30 septembre / 1er octobre : Villes, Territoires & Vieillissement revient !

La deuxième édition de l'Université d'Été Villes, Territoires & Vieillissement s'ouvre dans un contexte particulier. Quelques mois après le fort retentissement de l'affaire des EHPAD, la question de la transition démographique a retrouvé la place centrale qu'elle doit légitimement occuper dans la conversation nationale. En témoigne l'attention portée par la plupart des candidats à l'élection présidentielle, lors de l'éphémère campagne électorale.

"EHPAD : comment a-t-on pû en arriver là ?", interrogeait justement, en 2021 la première édition de Villes, Territoires & Vieillissement. Une nouvelle fois, nous ne manquerons pas de questionner l'avenir de cet étrange objet médico-urbanistique, au travers d'un duel intitulé "Faut-il sauver le modèle EHPAD ?". Car telle est bien la question posée par l'actualité, pour peu qu'on la regarde en face : tout rejeté qu'il est par le plus grand nombre, l'EHPAD comble un besoin évident pour la société française. Mais il ne le comble pas bien : ni lieu de vie, ni lieu de soin, il tâche d'être, sans réel succès, les deux à la fois.

Une réforme suffirait-elle ? Ou s'agit-il d'une affaire de contrôle ? Il n'est pas interdit, non plus, d'imaginer tourner la page d'un modèle finalement très récent, par exemple pour remettre le service public hospitalier à l'avant-poste des questions de grande dépendance.

La ville de tous les possibles

Si la transition démographique a fait irruption dans le débat public à travers l'EHPAD, c'est sans doute bien parce que ce dernier représente, dans l'imaginaire collectif comme dans les parcours de vie réels, le symbole de la vulnérabilité extrême. Celle qu'en tant que société, nous devrions entourer et accompagner à tout prix. Mais aussi celle dont on abuse, hélas, trop souvent.

Mais vieillesse n'est pas synonyme de vulnérabilité, et la grande dépendance n'offre qu'une des focales par lesquelles aborder la transition démographique. À l'heure où l'EHPAD ne concerne qu'une fraction minime de la population âgée, ne laissons donc pas l'effet de loupe nous faire croire qu'il suffirait de "régler" cette question pour négocier correctement notre virage dans le papy boom.

Logements, commerces, espaces de soin et de loisir, déplacements et espaces publics se trouvent questionnés par les milles questions que pose l'avancée en âge. Pour nous, issus des professions de la ville comme de celles du vieillissement, la question est d'autant plus stimulante qu'elle est vaste. Plus personne, sur aucun de ces sujets, ne saurait se satisfaire de solutions à tailles uniques - et certainement pas les jeunes retraités, qui ont tous vécu leurs vies au rythme des big bangs sociétaux des décennies successives.

À nous, dés lors, de nous écarter des clichés sur la vieillesse, pour épouser au mieux l'infinie diversité des manières de vieillir - tout en écoutant les besoins spécifiques que l'âge fait naître.

Telle est finalement l'ambition de la thématique retenue par le comité de pilotage de l'Université d'Été pour son édition 2022 : "Vieillir où on veut, comme on veut : pour une ville de tous les possibles". Comme l'an dernier avec les Pays-Bas, l'international offre une source d'inspiration : le Canada sera pays invité de cette deuxième édition.

2022 : une édition Grand-Parisienne

Après Reims en 2021, c'est à Paris que se tiendra l'édition 2022 de Villes, Territoires & Vieillissement. Le choix de la plus urbaine des métropoles françaises offre une opportunité prospective de choix, à plusieurs titres.

Il questionne d'abord la place des seniors au cœur de la ville dense - Paris, en particulier, s'est positionné comme ville reine de la proximité, avec son concept de "ville du quart d'heure", et comme ville-monde championne de la lutte contre le dérèglement climatique - sujet que nous abordons par une conférence intitulée "transition démographique, transition écologique, même combat ?".

Pour autant, le destin de Paris et des grandes métropoles face à la gérontocroissance est bien interconnecté à celui des autres territoires de France. A l'heure où les parcours résidentiels se pensent à l'échelle d'une vie, ils se pensent aussi à l'échelle d'un pays - parfois même au-delà. Cette infinie diversité des parcours de vie se confond avec la question des politiques publiques territoriales : c'est tout l'enjeu de nouveaux territoires du vieillissement.

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TRIBUNE : Le modèle post-EHPAD reste à inventer