3 questions à… Benoît Monroche, PDG de Angeris

Ni un hôtel, ni un hôpital  notre approche repose sur le principe qu’un EHPAD doit proposer une offre personnalisée. Dans ce contexte, nous pensons que l’EHPAD de demain sera amené à changer son offre de services.-7.png

“Villes, territoires, vieillissement” : quelles grandes tendances observez vous pour les décennies à venir ?

On change progressivement de besoins car les populations concernées ne sont plus les mêmes. Les gens nés dans les années précédant la seconde guerre mondiale ont accepté et consenti en fin de vie des conditions que leurs enfants et petits-enfants n'accepteront plus. On passe d’une génération qui acceptait la vieillesse à une génération qui veut l'ignorer (l'expression admise de “senior” en est la meilleure illustration).

La génération “papy boomer" est connectée, consomme, sort, a profité des trente glorieuses, dispose d’un pouvoir d’achat et d’un patrimoine. L’hébergement de type EHPAD tel que l’opinion la ressent n’est pour l’heure pas une option retenue pour cette génération. Les acteurs du secteur ne s’y trompent d’ailleurs pas jouant la carte de la proximité, de petites unités. Il est fort à parier que les transformations que connaît aujourd’hui le bureau soient de même nature pour l’immobilier de santé : le continuum entre domicile et hébergement pour senior devra être assuré par ce biais, faire oublier la structure hébergeante comme le prolongement du domicile.

Dans le même temps, le fameux parcours résidentiel intégrera le grand âge et les constructions elles-mêmes doivent s’appréhender à l’aune d’une modularité suffisante pour adapter le logement classique à un logement pour personnes dépendantes. L’ironie de l’histoire est que nous pourrions revenir à ce que nos grands, très grands aînés au temps jadis ont vécu, finir leurs vieux jours chez eux.

Qu’attendez-vous de l’Université d’Été “Villes, Territoires & Vieillissement” ? 

Nous attendons de ce temps fort que ce sujet se décloisonne car nous sommes convaincus que ce sont tous les acteurs, privés et publics, qui peuvent fixer le cap d’une politique ambitieuse. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui détiennent la réponse. L’industrie immobilière, adossée à des politiques incitatives et avec le concours des banques  peut et apporte déjà sa contribution : démembrement, prêt viager hypothécaire, réversibilité de certains locaux, mixités des usages, démarche éco-responsable.

Bref le dossier est très large et il faudra au moins ces deux jours pour balayer les dimensions techniques mais aussi sociales voire anthropologiques d’un domaine qui relève de la question sociale telle qu’on la pensait au XIXème siècle.

Pourquoi devenir partenaire de l'Université d'Été “Villes, Territoires & Vieillissement “ ? 

ANGERIS est une société spécialisée  en services immobiliers ayant la particularité de couvrir l’essentiel de la chaîne immobilière : assistance en maîtrise d’ouvrage, gestion d’actifs, stratégie et valorisation. C’est dire qu’aux côtés d’investisseurs, de villes, d’acteurs nationaux elle se trouve régulièrement confrontée à l’immobilier de santé et aux réponses apportées.

Depuis 2013, ANGERIS réalise un observatoire sur le secteur du vieillissement et plus spécifiquement du secteur des résidences services seniors. Tout naturellement participer à cette Université d’Été nous a paru comme une évidence tant les défis qui nous attendent sont innombrables. Il faudra mobiliser toutes les parties prenantes pour construire des politiques concrètes. Nous avons d’ailleurs associé l’ensemble de nos contacts, de nos clients, de nos salariés en diffusant dès le mois de juillet l’annonce de cet événement, relayé sur notre site, sur nos réseaux sociaux. 

Quels projets ou initiatives innovants votre organisation met-elle en oeuvre pour répondre aux défis du vieillissement ?

Angeris accompagne de nombreux projets pour les seniors et notamment le dispositif Ages & Vie. Développé aujourd’hui partout en France Ages & Vie donne une réponse originale aux besoins des personnes âgées en perte d’autonomie : des domiciles partagés pour les personnes âgées dépendantes (GIR2-3-4).

Précédent
Précédent

3 questions à… Pierre Ravot, fondateur de Capgeris.com

Suivant
Suivant

3 questions à… Hugo Christy, fondateur de Demain Matin